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vendredi 2 avril 2010

Labels et marquages

Aliments enrichis pour la bonne santé... de l'industrie !

De la vitamine D dans les produits laitiers, du fer et des cocktails de vitamines dans les céréales pour petit-déjeuner, de la vitamine A dans les margarines : l'enrichissement des aliments est une pratique désormais largement répandue.

Certains aliments sont des sources naturelles de vitamines et minéraux, c'est le cas des huiles végétales qui présentent des teneurs plus ou moins élevées de vitamine E, des agrumes pour la vitamine C et des produits laitiers pour le calcium. L'industrie agroalimentaire n'a de cesse de nous le rappeler à grand renfort d'allégations nutritionnelles si bien qu'aujourd'hui il devient difficile de trouver un yaourt qui ne s'affiche pas « riche en calcium ».

Mais, malheureusement pour les professionnels, tous les aliments ne présentent pas des teneurs significatives pour bénéficier de tels slogans, d'où la tentation d'enrichir un nombre croissant de denrées. Dès lors, se trouve posée la question des bénéfices réels pour le consommateur, voire des risques éventuels liés à ces pratiques.

L'enrichissement se justifie-t-il ?

Aujourd'hui, en France, les maladies comme le scorbut ou le goitre ont heureusement disparu et les situations de carence avérée en vitamines et en minéraux sont devenues très rares. Néanmoins, certaines catégories de la population peuvent présenter des déficiences.

Celles-ci ne s'accompagnent pas de symptômes spécifiques mais retentissent sur les fonctions de l'organisme (croissance des enfants, défenses immunitaires, etc…).

Les consommateurs concernés sont :
  • ceux qui suivent des régimes alimentaires non justifiés ou très déséquilibrés ; - les personnes faisant face à des restrictions alimentaires pour des raisons économiques ou pour cause de maladie ;
  • les enfants de moins de trois ans et les femmes enceintes ou qui allaitent, qui ont des besoins particuliers ;
  • les personnes utilisant de façon prolongée certains médicaments

Le recours massif à l'enrichissement de nos aliments se justifie- t-il pour autant ?

En 2001, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments n'identifiait que six nutriments sur trente et un pour lesquels l'enrichissement présentait un intérêt nutritionnel avéré : les vitamines D, B6 et B9, le calcium, le fer et l'iode. L'agence attirait par ailleurs l'attention sur les risques liés à l'enrichissement et posait la question du choix des aliments à enrichir.

A cet égard, la CLCV a maintes fois dénoncé les pratiques des professionnels qui n'hésitent pas à enrichir des aliments globalement peu équilibrés afin de les parer de vertus nutritionnelles.

Voilà de bonnes raisons pour ne pas se ruer sur les aliments enrichis et privilégier la diversité et l'équilibre de notre alimentation. Les fruits, les légumes et le pain complet sont par exemple des sources intéressantes de micronutriments. Les nutritionnistes s'entendent pour souligner que, dans les sociétés occidentales, une part trop importante des apports énergétiques provient d'aliments pauvres en vitamines et minéraux. Ainsi, chacun sait qu'une barre chocolatée ou un cheeseburger sont très énergétiques mais apportent bien peu de ces fameux micronutriments !

Vers une législation plus permissive…

En France, l'enrichissement est réglementé et l'on ne peut ajouter qu'un nombre limité de substances aux denrées d'alimentation courante. Par ailleurs, chaque nouvel enrichissement doit faire l'objet d'une autorisation. Pour les produits diététiques, la palette des enrichissements autorisés est plus large mais les fabricants doivent établir qu'ils répondent aux « besoins spécifiques d'une alimentation particulière ». C'est le cas des aliments pour nourrissons et enfants en bas âge, des produits destinés à un contrôle du poids et aussi de nombreuses céréales pour enfants.

Ce système permet, dans une certaine mesure, de demander aux industriels de justifier la légitimité d'un enrichissement. Mais en 2001, l'Union Européenne l'a jugé contraire aux règles de libre concurrence. Elle vient de plus d'adopter un règlement qui autorise l'ajout de 13 vitamines et 15 minéraux à notre alimentation courante ! Un projet de règlement européen fixant des seuils maximaux d'enrichissement est également prévu.

La CLCV a demandé à la Commission que ces seuils soient fixés en fonction de l'intérêt nutritionnel réel pour le consommateur. Aux côtés du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (notre fédération européenne), nous avons également insisté sur la nécessité d'approfondir les études scientifiques sur les effets de l'enrichissement.

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